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Écoute Empathique Profonde et Écriture Soutenue : Comprendre, Discerner et Choisir en Conscience

Face aux défis de la communication non-verbale avec une personne, les professionnels de l'accompagnement explorent légitimement diverses approches.

L'Écoute Empathique Profonde et l'Écriture Soutenue suscitent, bien évidemment, des questions légitimes.

Que peuvent-elles apporter ? Quelles précautions prendre ? Comment les situer parmi l'ensemble des outils disponibles ?

 

Cette page propose un éclairage qui se veut le plus objectif, respectueux des personnes et des démarches possible, tout en fournissant des informations nécessaires pour faire des choix en conscience.

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Quand l'Expression des Mémoires Inconscientes devient un Défi Majeur

Le Besoin Universel de Rendre Visible, l'Invisible

 

Créer le cadre propice à l'expression des empreintes inconscientes constitue un besoin humain fondamental sur le chemin de sa meilleure évolution. Les approches sont diverses et peuvent prendre beaucoup de temps. 

Le temps de l'inconscient n'étant pas celui du conscient.

D'une certaine manière, l'inconscient a tout son temps. Nous, moins. 

De nombreuses Approches

Le champ de la communication alternative est vaste et en constante évolution.

Il comprend :

  • Des méthodes scientifiquement validées et largement pratiquées, comme la CAA (Communication Améliorée et Alternative)

  • Des pratiques issues de traditions thérapeutiques spécifiques (psychanalyse, approches corporelles, travail transgénérationnel)

  • Des techniques controversées nécessitant discernement (communication facilitée, psychophanie,...)

Chaque approche possède son histoire, ses fondements théoriques, son cadre d'application pertinent et ses limites. Comprendre ces différents aspects permet de situer chaque outil à sa juste place.

 

L'Importance du Discernement Sans Jugement

Aborder ces questions avec discernement ne signifie pas juger négativement ceux qui explorent des voies diverses.

 

Cela signifie :

  • S'informer sur les fondements de chaque approche

  • Comprendre dans quels contextes elle peut être pertinente

  • Identifier les précautions nécessaires

  • Reconnaître les limites et les risques potentiels

  • Faire des choix éclairés, adaptés à chaque situation particulière

Cette démarche respecte à la fois l'intelligence des personnes qui cherchent à aider et la vulnérabilité de celles qui nécessitent un accompagnement adapté.

De l'Utilisation de l'Écriture Soutenue en Psychogénéalogie

L'écriture soutenue mérite un examen attentif, nuancé, qui reconnaisse sa complexité sans simplification excessive.

 

Qu'est-ce que l'Écriture Soutenue ? Contexte et Origines

 

Les Débuts : Un Contexte Spécifique de Handicap Moteur

L'écriture soutenue a été développée dans les années 1970 par Rosemary Crossley en Australie. Elle est alors appelée communication facilitée. Son contexte d'origine est important à comprendre : Crossley travaillait avec des personnes atteintes de paralysie cérébrale sévère (des personnes ayant une intelligence préservée mais des limitations motrices majeures rendant très difficile le pointage autonome).

Dans ce contexte particulier (handicap, principalement moteur avec capacités cognitives intactes) un soutien physique du bras ou de la main pouvait effectivement aider certaines personnes à stabiliser leur geste et à pointer vers des lettres ou des symboles.

Ce contexte d'origine est fondamentalement différent de celui où la communication facilitée a ensuite été largement appliquée, c'est-à-dire pour des personnes avec autisme sévère, des troubles cognitifs importants, ou autres situations où les difficultés ne sont pas uniquement motrices.

 

Une Technique étendue à d'Autres Populations

Le tournant majeur s'est produit dans les années 1990 lorsque Douglas Biklen et d'autres promoteurs ont étendu la communication facilitée aux personnes autistes non-verbales, postulant que leurs difficultés de communication résultaient principalement de blocages moteurs plutôt que de limitations linguistiques ou cognitives.

Cette extension reposait sur une hypothèse séduisante et non validée : ces personnes "comprendraient tout" mais seraient simplement "prisonnières" de leur corps. Le soutien physique du facilitateur révélerait leur intelligence cachée.

Cette hypothèse a suscité un immense espoir chez les familles, compréhensiblement désireuses de découvrir que leur enfant possédait effectivement des capacités cognitives intactes. Cet espoir explique l'adhésion rapide et enthousiaste de nombreuses personnes sincères et bienveillantes à la méthode.

 

La Technique : En Quoi Consiste la Communication Facilitée ?

Concrètement, la communication facilitée implique :

  • Un facilitateur (parent, éducateur, thérapeute) qui soutient physiquement la main, le poignet, le bras ou l'épaule de la personne

  • La personne pointe vers des lettres, mots ou images sur un clavier, un tableau ou une tablette

  • Le facilitateur affirme ne fournir qu'un soutien mécanique, sans influencer les choix

Le degré de soutien varie : de la tenue ferme de la main à un simple contact sur l'épaule. Les promoteurs de la communication facilitée expliquent ce soutien comme nécessaire pour stabiliser le mouvement, aider à l'initiation du geste, fournir un feed-back proprioceptif.

Les Recherches Scientifiques : Ce Que Nous Savons

Les Protocoles de Validation : Des Tests Rigoureux

 

Face aux allégations extraordinaires de la communication facilitée et à son adoption rapide, la communauté scientifique a mené, dès les années 1990, de nombreuses études contrôlées pour en tester rigoureusement la validité.

Ces protocoles utilisaient des méthodologies simples et définitives, inspirées de ceux utilisés pour tester d'autres affirmations extraordinaires. 

Tests en condition "aveugle"

  • On montre une image ou une information uniquement à la personne facilitée (le facilitateur ne la voit pas)

  • On demande ensuite à la personne de communiquer via communication facilitée ce qu'elle a vu

  • Si la communication provient authentiquement de la personne facilitée, elle devrait pouvoir identifier correctement l'information

Tests en condition "contradictoire"

  • On montre une image différente à la personne facilitée et au facilitateur

  • Si la "communication" correspond systématiquement à ce que le facilitateur a vu plutôt qu'à ce que la personne a vu, cela indique que c'est le facilitateur qui guide

 

Ces tests ont été répliqués dans des dizaines d'études indépendantes, dans différents pays, avec différentes populations, différents facilitateurs.

 

Les Résultats : Une Question d'Influence Involontaire

Des résultats d'études en cohérence

  • Quand le facilitateur connaît l'information attendue : la personne facilitée "communique" correctement (elle identifie l'image, répond à la question).

  • Quand le facilitateur ne connaît pas l'information : la personne facilitée ne parvient pas à communiquer correctement, même pour des tâches très simples.

  • Quand le facilitateur et la personne voient des choses différentes : la "communication" correspond systématiquement à ce que le facilitateur a vu, non à ce que la personne a vu.

Ces résultats pointent vers une conclusion convergente : dans la vaste majorité des cas testés, la communication provient involontairement du facilitateur plutôt que de la personne facilitée.

 

Le Mécanisme Psychologique : L'Effet Idéomoteur

Ce phénomène s'explique par un mécanisme psychologique bien documenté : l'effet idéomoteur. Nos pensées, nos attentes, nos désirs peuvent produire des mouvements musculaires subtils et involontaires, sans conscience de notre part.

Ce mécanisme n'est ni mystérieux ni déshonorant. Il explique de nombreux phénomènes : le pendule divinatoire, la planchette Ouija, les tables tournantes spirites, certaines formes d'écriture automatique. Dans tous ces cas, la personne croit sincèrement que les mouvements proviennent d'une source externe, alors qu'ils sont produits inconsciemment par elle-même.

Dans la communication facilitée, le facilitateur, tenant la main de la personne, peut guider involontairement ce mouvement vers les lettres qui correspondent à ses propres pensées, attentes ou interprétations. Ce processus est totalement inconscient : le facilitateur croit sincèrement ne faire que "soutenir" et que la communication provient authentiquement de la personne facilitée.

Cette compréhension est cruciale : elle ne remet pas en cause la sincérité du facilitateur, son intention bienveillante, son désir authentique d'aider. Elle explique simplement un mécanisme psychologique universel qui opère à notre insu.

Contextes où l'Écriture Soutenue Peut Avoir un Sens : Nuances Nécessaires

Le Cadre Psychogénéalogique : L'Approche de Didier Dumas

Didier Dumas, psychanalyste et psychogénéalogiste français, a utilisé une forme d'écriture soutenue dans un contexte thérapeutique très spécifique qui mérite d'être distingué de la communication facilitée "classique".

Les différences fondamentales

Objectif différent

Pour Dumas, l'enjeu n'était pas prioritairement de "donner la parole" à l'enfant autiste ou de révéler son intelligence cachée. L'objectif était d'explorer les transmissions transgénérationnelles, les non-dits familiaux, les dynamiques inconscientes familiales autour de l'enfant.

Un cadre thérapeutique clair

Ce travail s'inscrivait dans un accompagnement psychothérapeutique de la famille, au sens systémique du terme, non comme méthode de communication quotidienne.

Conscience du processus

Dumas était conscient que ce qui émergeait via l'écriture soutenue relevait davantage de l'inconscient familial, des projections parentales, des fantasmes transgénérationnels que d'une "vraie communication" de son patient.

Travail d'élaboration

Le "texte" produit n'était pas pris au pied de la lettre mais servait de support d'élaboration pour explorer les enjeux familiaux, les secrets, les loyautés invisibles.

Dans cette perspective

L'écriture soutenue devient un outil projectif, comparable au dessin, au jeu symbolique, aux associations libres en psychanalyse. Ce qui émerge n'est pas "la vérité" du consultant mais un matériau psychique reflétant les dynamiques familiales à explorer.

Cette approche exige :

  • Une formation psychanalytique solide

  • Une conscience claire des mécanismes à l'œuvre

  • Un cadre thérapeutique explicite

  • Une supervision régulière

  • Une transparence avec les familles sur ce qui se joue

 

Utilisée ainsi, l'écriture soutenue devient un outil parmi d'autres dans une boîte à outils psychothérapeutique, avec ses indications spécifiques et ses limites clairement identifiées.

Didier Dumas : Un Modèle de Rigueur dans l'Usage de la Psychophanie dans le cadre de ses séances de Psychanalyse Transgénérationnelle

Didier Dumas, psychanalyste et psychogénéalogiste reconnu, a utilisé des formes d'écriture soutenue dans ses accompagnements tout en maintenant une rigueur théorique et éthique exemplaire :

  • Cadre psychanalytique clair : son travail s'inscrivait dans une pratique psychanalytique structurée, non isolée.

  • Conscience théorique : il conceptualisait clairement ce qui se jouait que ce soit, le travail sur l'inconscient familial, sur les transmissions ou sur les fantasmes transgénérationnels.

  • Pas de prétention à la communication directe : Il ne prétendait pas "donner la parole" à l'enfant autiste ni au consultant, mais travailler sur les enjeux familiaux autour de lui.

  • Publications rigoureuses : Ses écrits théorisent l'approche transgénérationnelle avec nuance, sans simplification excessive ni promesses extraordinaires.

  • Formation et supervision : Il inscrivait sa pratique dans une communauté professionnelle exigeante de laquelle il s'est aussi beaucoup démarqué par ses prises de positions cliniques.

 

Son exemple montre qu'un usage contextualisé, théorisé, supervisé de l'écriture soutenue peut avoir une pertinence dans un cadre psychogénéalogique spécifique, distinct de la communication facilité classique.

La Psychophanie : une Variante Spirituelle

La psychophanie partage avec la communication facilitée des mécanismes psychologiques similaires tout en ajoutant une dimension spirituelle ou métaphysique qui nécessite un examen distinct.

 

Qu'est-ce que la Psychophanie ? Origines et Pratiques.

 

Une Forme d'Écriture Automatique Contemporaine

La psychophanie se définit comme une technique d'écriture automatique permettant d'accéder à des contenus psychiques profonds : l'inconscient, l'âme, voire des communications avec des défunts.

Le terme dérive du grec psyche (âme) et phanein (apparaître). La pratique postule que l'écriture peut révéler des contenus dépassant la conscience ordinaire.

Contextes d'utilisation :

  • Développement personnel et quête de sens

  • Accompagnement du deuil

  • Exploration de l'inconscient

  • Travail thérapeutique alternatif

  • Communication avec des personnes non-verbales ou handicapées

 

Le Processus : Écriture Guidée et Interprétation

La psychophanie implique généralement :

  • Un état de relaxation profonde ou de transe légère

  • Un praticien qui peut tenir ou soutenir légèrement la main de la personne

  • Une écriture "spontanée" sans contrôle conscient délibéré

  • Une interprétation ultérieure attribuant du sens au texte produit

 

Le praticien se présente comme un "canal" facilitant l'expression de contenus qui dépasseraient la conscience ordinaire.

Anne-Marguerite Vexiau et la Psychophanie Appliquée à l'Autisme

 

En France, Anne-Marguerite Vexiau a particulièrement développé l'usage de la psychophanie dans le contexte de l'autisme et du handicap.

Son Approche : entre Psychologie et Spiritualité

Vexiau propose une lecture de l'autisme qui mêle :

  • Psychologie des profondeurs : accès à l'inconscient, aux traumatismes cachés

  • Spiritualité : l'autisme comme "choix de l'âme", mission spirituelle, mémoires karmiques

  • Communication facilitée spiritualisée : la psychophanie comme moyen de contacter l'"âme" de la personne autiste

 

Ses ouvrages et conférences présentent des cas où des enfants autistes non-verbaux produiraient, via psychophanie, des textes philosophiques, poétiques, métaphysiques.

Comprendre l'Attrait de Cette Approche

L'approche de Vexiau répond à des besoins humains profonds :

  • Besoin de sens : Face au handicap, à la souffrance, les explications métaphysiques offrent une cohérence, un sens qui apaise l'angoisse du chaos.

  • Espoir transformé : Plutôt qu'un "handicap subi", l'autisme devient une "mission choisie", transformant la tragédie en projet spirituel.

  • Connexion maintenue : Pour les familles, la possibilité de "dialoguer avec l'âme" de leur enfant, même si son corps ne répond pas, offre un réconfort puissant.

 

Ces besoins sont humains, compréhensibles, légitimes. Ils ne témoignent pas de naïveté mais d'une quête universelle de sens face à l'épreuve.

 

Les Questions Que Cela Soulève

 

Tout en respectant ces besoins, certaines questions méritent attention :

  • Validation impossible : Comment vérifier objectivement qu'un texte provient de l'"âme" plutôt que du praticien ou des projections familiales ?

  • Mécanismes psychologiques : L'effet idéomoteur et la suggestion expliquent les phénomènes observés sans nécessiter d'hypothèses métaphysiques invérifiables.

  • Risques d'emprise : Le praticien devient interprète exclusif de l'"âme", créant une dépendance et un déséquilibre de pouvoir.

  • Détournement de soins : Le temps et l'argent investis dans la psychophanie peuvent retarder l'accès à des accompagnements validés.

  • Interprétations culpabilisantes : Expliquer l'autisme par des "choix karmiques" ou des "traumatismes spirituels" peut générer culpabilité et fatalisme.

Un Usage Possible en Psychogénéalogie : Cadre et Précaution

Comme pour l'écriture soutenue dans l'approche de Didier Dumas, l'écriture automatique ou la psychophanie peuvent avoir un usage en psychogénéalogie, avec un cadre très précis.

 

L'Écriture Comme Outil Projectif

Dans un cadre psychogénéalogique rigoureux, l'écriture automatique peut servir d'outil projectif pour explorer :

  • Les fantasmes transgénérationnels

  • Les non-dits familiaux

  • Les loyautés invisibles

  • L'inconscient familial

 

Ce que cela N'est PAS :

  • Une "vraie communication" avec un défunt

  • Une révélation de "vérités" historiques

  • Un diagnostic médical ou psychologique

  • Une méthode de communication quotidienne

 

Ce que cela peut être :

  • Un support d'élaboration psychique

  • Un révélateur de dynamiques familiales

  • Un outil d'exploration symbolique

  • Une technique parmi d'autres dans une boîte à outils

 

Les Conditions d'Usage Éthique

Pour un usage éthique en contexte psychogénéalogique :

  • Formation solide : Le praticien possède une formation psychanalytique ou psychothérapeutique reconnue, pas seulement une formation à la psychophanie.

  • Cadre explicite : Les limites de l'outil sont clairement exposées aux personnes accompagnées. On ne prétend pas que le texte "vient vraiment" de l'âme ou d'un défunt.

  • Interprétation prudente : Le matériau produit est interprété avec nuance, comme on interprèterait un rêve ou un dessin, sans vérité absolue.

  • Supervision régulière : Le praticien est supervisé pour éviter les projections excessives, les dérives, l'inflation de son rôle.

  • Complémentarité : L'outil ne remplace jamais les accompagnements validés mais peut les compléter dans un projet thérapeutique global.

  • Consentement éclairé : La personne (ou sa famille) comprend ce qu'est l'outil, ses limites, et consent librement à son usage.

Faire des Choix Éclairés : Quelques Repères

Poser les Bonnes Questions, face à toute méthode proposée, quelques questions essentielles

 

L'objectif est-il l'autonomie ? Ou la personne restera-t-elle dépendante d'un facilitateur/interprète particulier ?

La méthode a-t-elle été testée rigoureusement ? Accepte-t-elle des protocoles de validation objectifs ou les refuse-t-elle sous divers prétextes ?

Quelle est la transparence sur les mécanismes ? Le praticien explique-t-il clairement ce qui se passe, les limites, les risques potentiels ?

Le praticien est-il supervisé ? Travaille-t-il en lien avec d'autres professionnels ou isolément ?

Les progrès sont-ils mesurables ? Peut-on objectivement constater des changements dans les capacités de la personne ?

Le consentement est-il respecté ? La personne (ou sa famille) est-elle vraiment libre de refuser ou de questionner ?

Y a-t-il des alternatives validées ? Pourquoi privilégier cette approche plutôt que des méthodes dont l'efficacité est démontrée ?

 

Respecter Son Propre Cheminement

 

Chaque famille, chaque professionnel suit son propre chemin. Il n'y a pas de parcours "parfait" ni de choix "évident".

Si vous avez exploré la communication facilitée ou la psychophanie, vous ne devez pas vous culpabiliser. Votre démarche est aussi motivée par l'amour, le désir d'aider, l'espoir légitime. Ces approches répondent à des besoins humains réels de sens, de connexion, d'espoir. Reconnaître leurs limites ne signifie pas leur inintérêt, ni que vous avez "perdu votre temps" ou que vous êtes "naïf(-ive)". Cela signifie que vous vous donnez la possibilité d'évoluer dans votre compréhension par vos rencontres, vos échanges, les choix que vous faites et les outils que vous utilisez pour ce faire.

Vous êtes attiré(e) par ces approches ?

 

Informez-vous le plus largement possible. Lisez les résultats des recherches. Parlez avec des professionnels ayant différents points de vue. Prenez le temps de la réflexion.

Posez les questions que vous vous posez aux praticiens qui proposent la communication facilitée ou la psychophanie. 

Trouver l'Équilibre Entre Espoir et Réalisme

L'équilibre délicat consiste à : 

  • Maintenir l'espoir : Des progrès sont possibles. Des outils efficaces existent. La personne possède des capacités qui méritent d'être développées.

  • Accepter la réalité : Les capacités actuelles de la personne sont ce qu'elles sont, ni plus ni moins. L'accepter ce n'est pas renoncer, c'est partir du réel pour construire des progrès authentiques.

  • Rester vigilant : Face aux promesses extraordinaires, aux explications trop séduisantes, aux méthodes qui refusent la validation objective.

  • S'entourer bien : De professionnels compétents, éthiques, transparents. De pairs qui partagent les questionnements sans jugement.

En Psychogénéalogie : un Usage Contextuel et Conscient

Pour les professionnels travaillant en psychogénéalogie, l'écriture soutenue peut avoir une place spécifique, distincte de son usage en communication facilitée classique.

 

Le Cadre Psychogénéalogique : Une Perspective Différente

 

Dans un travail psychogénéalogique, l'écriture (soutenue ou non) peut servir à :

  • Explorer l'inconscient familial : Révéler des thèmes transgénérationnels, des secrets pressentis, des loyautés invisibles.

  • Travailler sur les projections parentales : Ce que les parents "attendent" de leur enfant, ce qu'ils "voudraient qu'il dise" est en soi un matériau thérapeutique précieux.

  • Symboliser des contenus indicibles : Certains non-dits familiaux trouvent une voie d'expression symbolique par l'écriture.

  • Créer un espace d'élaboration : Le texte produit, quelle que soit son origine réelle, devient support de réflexion sur les dynamiques familiales.

 

Les Conditions d'un Usage Éthique

Clarté sur le statut du matériau

J'explique que le texte produit ne constitue pas nécessairement la "vraie parole" de l'inconscient mais un matériau psychique reflétant, possiblement, les dynamiques familiales, l'inconscient collectif de la famille, les transmissions transgénérationnelles.

Pas de prétention diagnostique

Le texte ne sert pas à "diagnostiquer" le consultant, à lui révéler des "vérités cachées", à établir des "vérités vraies".

Inscription dans un travail global

L'écriture soutenue est un outil parmi d'autres, dans un accompagnement thérapeutique complet qui intègre aussi entretiens, génosociogramme, analyse des répétitions familiales, travail par la parole, l'écoute et la bienveillance.

Supervision et formation continues

Je déclare être régulièrement supervisé. Je me forme de manière soutenue et continûment. Je reste en lien avec la communauté professionnelle pour éviter l'isolement et toutes dérives.

Transparence déontologique

En mentionnant publiquement sur ces usages ces informations, je cherche à apporter le matériel nécessaire à se faire une idée sur le cadre, les limites, les précautions des outils que j'utilise afin d'éviter toute présentation trompeuse.

 

L'Apport Spécifique au Travail Transgénérationnel

L'écriture soutenue, dans ce cadre précis, peut révéler :

  • Les attentes transgénérationnelles : ce que la famille "charge" inconsciemment l'enfant de dire, de réparer, de représenter.

  • Les fantômes familiaux : les ancêtres non symbolisés qui "parlent" à travers l'enfant désigné.

  • Les secrets pressentis : ce que la famille "sait sans savoir" et qui cherche une voie d'expression.

  • Les loyautés invisibles : les obligations implicites qui pèsent sur l'enfant et que l'écriture peut révéler symboliquement.

  • Les missions implicites : le rôle que l'enfant est censé jouer dans l'économie psychique familiale.

 

Ce matériau, même s'il ne provient pas "vraiment" du consultant, reste précieux pour travailler avec la famille sur ces dimensions transgénérationnelles. L'essentiel est la conscience claire du thérapeute sur ce qui se joue.

 

Conclusion : Informer, Protéger, Accompagner

Une Posture Équilibrée : Ni Naïveté Ni Rigidité

Cet article cherche à maintenir un équilibre délicat entre plusieurs positions, en apparence, antagonistes. 

  • Reconnaître la complexité : Les questions de communication avec les personnes non-verbales ne se réduisent pas à des réponses simples. Les besoins humains de sens, d'espoir, de connexion sont légitimes.

  • Informer objectivement : Les recherches scientifiques sur la FC sont convergentes. L'effet idéomoteur explique les phénomènes observés. Les risques documentés sont réels.

  • Respecter les personnes : Les facilitateurs sincères, les familles en quête de solutions, les praticiens explorant diverses voies ne sont pas "naïfs" ou "malhonnêtes". Ils répondent à des besoins humains réels.

  • Protéger les vulnérables : Les personnes non-verbales méritent des approches qui respectent leur autonomie, développent leurs capacités réelles, les reconnaissent comme auteurs de leur propre expression.

  • Proposer des alternatives : La CAA offre des outils validés, efficaces, éthiques pour favoriser une communication authentique.

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