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L'impact des secrets de famille sur les générations

  • Photo du rédacteur: Cedric Aupetit
    Cedric Aupetit
  • 24 oct.
  • 2 min de lecture

Les secrets de famille agissent comme des bombes à retardement transgénérationnelles. Enfouis dans l'inconscient familial, ils produisent des symptômes parfois plusieurs générations après l'événement originel, affectant des descendants qui ignorent tout de leur existence.


Anatomie d'un secret de famille


Un secret de famille naît généralement d'un événement honteux ou traumatique que la famille décide de taire : naissance illégitime, inceste, suicide, crime, folie, faillite, collaboration pendant la guerre, origine sociale ou ethnique cachée. La honte, la culpabilité ou la volonté de "protéger" les enfants motivent ce silence.

Contrairement au non-dit (information connue mais tue), le secret est totalement occulté. Pourtant, selon Françoise Dolto et Serge Tisseron, "ce qui est tu à la première génération, la seconde le porte dans son corps, et la troisième le met en mots ou en actes".


Les manifestations du secret


Les descendants captent inconsciemment l'existence du secret à travers les blancs du discours familial, les incohérences, les tensions inexpliquées, les photos manquantes. Cette perception floue génère angoisse, sentiment d'étrangeté, impression qu'on leur cache quelque chose d'essentiel.

Les symptômes sont variés : troubles psychosomatiques (eczéma, asthme, allergies), angoisses inexpliquées, phobies, troubles du comportement, difficultés scolaires, répétitions d'échecs, troubles de l'identité. L'enfant devient parfois le "symptôme" qui révèle le dysfonctionnement familial.


Exemples cliniques


Une femme souffre d'une phobie de l'eau inexpliquée. On découvre que son arrière-grand-père s'est noyé, événement totalement occulté dans la famille. Un homme échoue systématiquement professionnellement à 35 ans, âge auquel son grand-père avait été emprisonné pour détournement de fonds, fait caché.


Le chemin de la libération


Serge Tisseron distingue trois types de secrets selon leur toxicité. La levée du secret peut s'avérer thérapeutique mais nécessite précautions et accompagnement. Parfois, le simple fait de nommer l'existence d'un secret, même sans le dévoiler entièrement, suffit à alléger le poids.

Le travail généalogique permet de contextualiser, comprendre, pardonner. Non pour excuser l'indicible mais pour se dégager de son emprise. Car on ne peut se libérer que de ce qu'on connaît.

L'ignorance maintient dans la répétition, la connaissance ouvre la possibilité du choix.

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